Cher janvier, je suis épuisée
Épuisée d’être la personne qu’on me dit que je dois être, mais surtout épuisée de faire semblant de m’adorer et d’adorer ma vie. Parce qu’en 2020, en tant que jeune femme, si je ne m’aime pas et que je ne m’accepte pas, ou du moins, si je n’essaie pas de le faire quotidiennement, j’ai l’impression que cela fait de moi une femme moins forte, moins accomplie aux yeux des autres.
Je me fais constamment répéter que je dois m’aimer et m’accepter comme je suis, mais qu’est-ce qui arrive si je n’en ai plus envie? Parfois c’est tellement plus facile de se dire qu’on n’en vaut pas la peine que de se forcer à se répéter qu’on en vaut. Tellement plus facile d’accepter qu’on ne soit pas quelque chose que de se convaincre qu’on l’est.
Malgré que ce n’est pas toujours facile, je commence tranquillement à réaliser qu’au final c’est peut-être en se permettant de ne pas toujours s’adorer que l’on finit par réellement s’accepter tel qu’on est. En se permettant de ne pas toujours se forcer pour rire aux blagues qu’on ne trouve pas drôle, de ne pas se forcer à dire merci quand quelqu’un nous donne un compliment qu’on ne croit pas mériter, de ne pas s’acharner à se dire qu’on est la personne idéale pour un emploi ou une situation quelconque.
Je commence à croire que c’est ça la vraie acceptation de soi: s’accepter avec douceur. La douceur qu’il faut pour se laisser pleurer en écoutant du Safia Nolin quand ça va moins bien mais aussi la douceur de se regarder dans le miroir et de se trouver véritablement belle. Pas belle au regard des autres mais belle seule devant son miroir avec soi-même.
Je me souhaite en 2020 de me laisser la place pour devenir cette femme qui s’accepte pour de vrai, qui se laisse la place pour avoir des mauvaises journées, qui parfois n’a plus envie de faire semblant d’être une personne qu’elle n’est pas, bref de m’enlever la pression de devoir être parfaite et de m’accepter parfaitement.
Je nous souhaite à toutes de laisser la douceur prendre une plus grande place dans nos vies et que chacune d’entre nous trouve sa propre façon de s’aimer un peu plus à tous les jours.
Car au final, c’est tout ce qui compte vraiment.
Joséphine Mina,
23 janvier 2020